النشـرة الفنيـة..
Avec son nouveau clip-vidéo " Ayet Ayet ya Al Hadi"
L’artiste Nabil Chamy revivifie le patrimoine rural
marocain
Hassan Nour
Avez-vous envie d’un voyage mystique et spirituel savamment
planant ? Allez, en route ! L’artiste Nabil Chami vous le garantit à travers
son nouveau clip vidéo « Ayet Ayet ya Al Hadi » ( Appelle moi ! éclaireur) ,
une nouvelle chanson pastorale, écrite et composée par l’artiste lui-même.
Enregistrée et mixée par Mohamed Bassat, cette nouvelle production vient à
point enrichir le paysage musical spirituel marocain à travers une frimousse et
des intonations potentiellement charmantes, peu croisées dans la musique
marocaine. Il s’agit d’un clip vidéo tourné en plein nature, dans la région M’zamza
à la province de Berrechid, dans des ambiances chargées de symboles
spirituelles. C’est le cœur sensible de ce clip auquel Nabil Chami a voulu
conférer un aspect rural en parfaits entrelacs avec la nature, signe
d’authenticité et source inépuisable d’inspiration et de charme. «Telle une
symphonie à plusieurs partitions, cet opus, orchestré par les partitions de
l’artiste Nabil Chamy, est résolument ancré dans la tradition du chant soufi
dont la portée musicale et esthétique est capable de bouleverser les âmes et
élever le goût des adeptes de cet univers», affirme l’écrivain et journaliste
Moncef Abdelhak. Quant aux paroles de
cette chanson, elles se prononcent comme des louanges au Prophète Mohammed,
paix et salut sur lui, à l’allure d’une série de mawawil, qui nous rappellent
ceux de l'art de l'Aïta, de par la force de l’imagerie qui l’enveloppe, source
inépuisable pour la chanson marocaine dans toutes ses couleurs et styles
populaires et modernes. C’est dire que l’artiste dans sa démarche a de quoi
tenir. Et il le sait. « Cette nouvelle expérience dans le registre de l’art du
tarab authentique du Maroc tend à revivifier le samaâ populaire à l’allure
rural, comme aimait à l’appeler l’éminent
Mohamed El Fassi. Ce style, qui se veut une méthode authentique au sein
du patrimoine artistique de notre pays, est une forme d’art qui s’adresse aux
âmes, plaît à tous les goûts et dialogue avec toutes les partitions et les
tons. J’ai décidé d’entamer cette nouvelle expérience audiovisuelle pour tenter
de participer à mettre en lumière les atouts de ce type de samaâ qui résiste à
l’usure du temps et souligner ses potentialités artistiques, stylistiques et
patrimoniales », déclare-t-il à ce propos. Pour lui, cet art, qui n’a pas toute
la place qui lui sied dans le paysage musical national, sauvegarde la
profondeur et la richesse de la langue marocaine, darija, et aspire à la
simplicité dans la parole et dans la composition. Dans cette optique, l’artiste
Nabil Chami a mené une étude académique élaborée piochant dans l’histoire de
l’art de l'Aïta, ses modes musicaux pour démontrer le rôle qu’a joué cet art
dans la naissance de plusieurs registres musicaux marocains et leur
authenticité. A partir de cette étude,
l’artiste en citant l’exemple du grand parolier et poète mystique Moulay
Abderrahmane El Majdoub, atteste que la dominante des chansons inscrites dans
cette forme d’art demeure cet appel à la merci des esprits saints, rappelant
ainsi les séries des veillées du samaâ soufi, en y puisant plusieurs affluents
et goûts
Pour la petite histoire, l’artiste Nabil Chami, natif de
Casablanca en 1977, a embrassé le soufisme à sa tendre enfance au sein de sa
famille conservatrice nourrie d’une culture religieuse très forte. Très tôt,
alors qu’il n’avait que 15 ans, il s’est ouvert à l’univers du samaâ rural en
compagnie de sa grand-mère El Hajja Fatna, que Dieu ait son âme, et de son père
El Haj El Ghlimi, un des fondateurs de la Tariqa Kadiria Boutchichia. Il était l’un des premiers disciples du grand
cheikh El Haj Al Abbas qui le surnommait « le soufi ». Mais, un peu avant, à
l’âge de 13 ans, Nabil Chami intègre cette zaouia sous la supervision du
Moqadem Sidi Abderrahmane Ben Al Aqid, docteur en Droit chargé d’affaires juridiques. C’est justement ici où il apprend les
rudiments du samaâ par Abdelilah El Ghamdaoui qui est considéré comme l’un des
maitres de cet art. Et au début des années 90, il s’inscrit dans le
Conservatoire de musique d’Oulfa à Casablanca où il apprend le solfège et le
violon et il travaille sur le répertoire des mouwachahates arabes et les
partitions ainsi que les fondements du tarab classique. Pue de temps après,
Nabil Chamy compose sa propre troupe qui
porte d’ailleurs son nom, constituée d’une pléiade d’artistes de renom dont le
maître Abdellatif El Ouakili. Cette troupe a dès lors brillé de mille feux, un
peu partout, dans plusieurs festivals et rencontres incontournables sur le plan
national. Puis, Nabil Chami sort son premier album intitulé « Mawkibou Al
Afrah», littéralement « Le Cortège des joies
», composé de plusieurs poèmes soufis empreints de musique classique. Il a
travaillé aussi avec le célèbre scénariste Ibrahim Boubekdi sur plusieurs
spectacles artistiques inspirés du samaâ et du madih sous forme de récits et de
contes théâtraux. Il a également participé à enrichir la pensée soufie, la
tolérance et la paix à travers plusieurs rencontres artistiques aux côtés de
Maryline Hayki, spécialiste du dialogue des civilisations et des cultures. En
même temps, Nabil Chamy a sorti son
deuxième album intitulé « A sadati dayf Allah», traduire, « Mes seigneurs, je
suis votre invité», en compagnie de plusieurs musiciens marocains résidants en
Europe, sous forme de Kachkoul soufi occidental. Ce nouvel opus « Ayet Ayet Ya Al Hadi»
s’annonce tout aussi recommandable et vaporeux
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